Voulen pas de fachos à Nice
Courrier adressé au préfet par l'AdN qui dénonce les pratiques et les idées véhiculées par le groupuscule d'extrême droite "Les jeunesses identitaires".
Nous apprenons au moment de l'envoi de notre courrier que le Prefet a fait interdire cette soupe . Ne baissons pas la mobilisation.
Monsieur le Préfet,
Le groupuscule des « Jeunesses identitaires » organise des « soupes au porc » dans notre ville, et annonce sur leur site et par voie d’affichage dans toute la ville la tenue d’un colloque le samedi 27 janvier à 14 h au bar Le Ligure – 15 rue Biscarra à Nice.
Ce groupuscule d’extrême-droite avait appelé à un meeting dans notre ville le 30 avril 2005, qui avait donné lieu à des agressions racistes inacceptables. L’AdN et SUD avaient demandé au préfet l’annulation de cette réunion. La préfecture des Alpes-Maritimes avait tenté d'interdire la réunion des "Jeunesses identitaires" à Nice, mais le tribunal administratif avait cassé l'arrêté préfectoral le matin même, estimant que "les forces de police disponibles (...) ne paraissaient pas insuffisantes pour sauvegarder la liberté de réunion".
Les treize interpellés, âgés de 18 à 25 ans, et originaires de toute la France (Isère, Gironde, région parisienne, Nice etc…) ont été arrêtés en possession de matraques télescopiques, de poings américains, de ceinturons en chaînes et du téléphone volé à l’une de leurs victimes.
Cinq personnes avaient alors été mises en examen et 3 incarcérées, dont 2 ont des liens directs avec les « Jeunesses Identitaires » et le « Bloc Identitaire », et un des liens indirects.
Le lundi 12 juin 2006 a eu lieu au TGI de Nice l’audience relative à cette affaire.
Le référé du lundi 26 juin a prononcé les peines suivantes : pour 4 d’entre eux, un an de prison avec sursis dont deux mois fermes, au lieu des 3 et 6 mois requis par le ministère public ; 2 devront s'acquitter d'une amende de 1000 euros pour port d'armes.
L’appel formulé par le groupe sera audiencé le 6 février à Aix en Provence.
Des agressions ont été perpétrées également dans des lycées lors de distribution de tracts racistes et xénophobes par leurs nervis.
Des opposants sont régulièrement agressés, leurs tracts racistes inondent la ville ainsi que d’immense affiches et autocollants « Nissa rebella ».
En conséquence, nous vous demandons :
- D’’interdire dans le département,la distribution de la soupe au porc discriminatoire.
Le jeudi 11 janvier, Philippe Vardon, un des responsables de ce mouvement, commentait ainsi dans la presse locale, la décision du Conseil d’Etat du 5 janvier confirmant l’interdiction de la soupe au porc aux sans-abri parisiens : « Cette décision crée un précédent dans la reconnaissance d’un interdit religieux. Nous préparons un recours devant la Cour Européenne des droits de l’homme. D’ici là, nous continuerons les distributions, mais sous une autre forme que je ne peux révéler pour l’instant ».
Le représentant du ministère de l’intérieur, Me Jean-François Boutet, avait qualifié ces distributions de soupe de "discriminatoires", et donc susceptibles de troubler l’ordre public. Il a cité une phrase du site internet de SDF ("Pas de soupe, pas de dessert, les nôtres avant les autres"), ajoutant que la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) s’était émue de l’aspect discriminatoire de ces « soupes au cochon ».
- D’interdire le colloque « Maîtres chez nous »du 27 janvier qui risque fortement de provoquer des « troubles à l’ordre public »
- De saisir la HALDE sur ces différentes manifestations à caractère discriminatoire.
Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à notre requête et vous prions d’agréer, Monsieur le préfet, l’expression de notre considération.
Teresa Maffeis, pour l’AdN