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ADN
4 décembre 2007

Conseil municipal de Nice : la journée des lâches

salleconseilMardi 4 décembre 2007 : Conseil municipal de Nice.

Très peu de gens assistent habituellement au Conseil Municipal, mais ce jour la foule se massait dès 8h du matin devant les grilles de la mairie dans la vieille Ville. Pratiquement tous étaient là pour le règlement de comptes attendu entre J. Peyrat et ses adjoints infidèles qui avaient annoncé trouver Estrosi plus attractif et lâché le maire.

La grille franchie à 8h30, heure autorisée, impossible pour le public de rentrer dans la salle du conseil. Comme d'habitude en période délicate pour lui, le maire avait appelé ses fidèles en renfort et les avait confortablement installés avant que la foule hostile ne le pertube.
La foule s'est entassée devant la porte anormalement fermée et a exprimé son mécontentement jusqu'à ce que le chef de cabinet cède à la démocratie et permette l'entrée.

La tension est à son maximum dans la salle mais le conseil se déroule normalement avec le vote des délibérations (les frais de justice, les résultats excédentaires des casinos, véhicule avec chauffeur pour les restos du coeur, les 286 caméras qui nous surveillent, la saleté, le bruit, le TRAM, les illuminations de Noël pour 1,5 million, la gratuité enfin pour l'utilisation des places publiques ...).

Tout le monde attend le moment fatal, la presse est aux aguets. La délibération qui met le feu aux poudres arrive enfin : l'indemnisation proposée pour CARI, l'entreprise malheureuse qui avait emporté le marché du grand stade que J.-F. Knecht et le prefet ont fait annuler.

Le maire annonce que des 40 millions d'indemnités, après bien des transactions, la mairie a réussi à obtenir un rabais et demande aux conseillers de voter une indemnité de 16 millions d'euros (dont 6,4 pour les travaux déja réalisés et 9,6 pour les bénéfices perdus sur le contrat trentenaire).

L'opposition de gauche exprime son refus et, coup de théatre, B. Asso (ancien fidèle adjoint) prend la parole pour dire qu'il emet des réticences, qu'il n' a pas tous les éléments, qu'il faudrait une expertise, que pour payer il faudrait que la faute soit imputable à l'administration... qu'avec 16 millions on pourrait construire 3 ou 4 écoles 1,5 collège (intervention surprenante pour quelqu'un qui a toujours soutenu le maire - voir tous nos numéros d'Adrénaline).

J. Peyrat, qui essayait de cacher son mépris, indique qu'il fera ce que les élus voudront, que ce protocole d'indemnisation a été éléboré au Tribunal administratif sous le contrôle du médiateur et que faute de réglement, les procédures qui seront entamées par CARI risquent d'alourdir la note.
L'instant fatal, le vote : 18 conseillers et adjoints de sa majorité votent "Non".
Résultat, sur 68 votants (1 élu de gauche était absent), 32 pour et 35 contre et 1 abstention (majorité Peyrat). Les représentants de CARI présents dans la salle sont partis furieux en promettant de faire payer très cher cette décision.

Du jamais vu dans un conseil qui votait, si l'on peut dire, comme un seul homme, le maire.

Et le conseil continue son déroulement tout en sachant que chacun attendait la délibération maitresse du maire : la suspension des 8 félons qui avaient rejoint Estrosi, sans doute alléchés par le sondage imposé à Nice-Matin par le groupe Hersant, futur repreneur et ami de C. Estrosi (voir l'article du Canard Enchaîné).

Très solennel, le maire explique : "Certains ont voté contre l'augmentation hôtelière de la Baie des anges.
J'ai ressenti qu'une telle démarche s'inscrivait dans un but politique et médiatique. C'est pourtant, sans état d'âme que les mêmes avaient voté oui 4 fois à ce projet. Je ne peux plus travailler avec ces élus et je décide de leur retirer leurs délégations. Certains continuent à faire comme si rien ne s'était passé, le vote de ce matin vous le montre. La loi m'impose de soumettre au Conseil le retrait de leurs mandats d'adjoint. La seule chose qui me préoccupe c'est l'intérêt général. Dans 3 mois auront lieu les élections je veux que le Conseil continue son travail."

La gauche ne participe pas au vote après avoir conspué la division de la droite. B. Asso a ironisé sur la division de la gauche qui n'avait rien à envier à l'UMP (et le public aussi, parfois).

B. Asso, devenu porte-parole des dissidents, annonce que le groupe ne participera pas à ce vote et quittera la salle, ce qui a été fait assez lamentablement. J. Peyrat, qui a essayé de conserver son calme toute la matinée, a haussé le ton pour s'exclamer : "En 1995, j'ai offert la ville au RPR, quelle belle reconnaissance !".
Le vote donne cette fois raison au maire, et les huits adjoints (D. Estrosi, Sanz, Monier, Barthe, Asso, Rampal, Fontana Mari, Bettati) sont déchus de leur mandat.

Le dernier mot pour le maire "Il s'est passé quelque chose. Si certains de mes collègues ne s'étaient pas enfuis, je leur aurait dit cette phrase adressée à De Gaulle par Malraux en des circonstances plus graves : Si des élus vous abandonnent , c'est un incident, mais si vous abandonnez l'idée dont vous avez vécu, alors c'est un suicide."

Essayez d'imaginer qui va remplir les bancs du futur conseil !

Prochaine séance, le 21 décembre.

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